"La poésie de Marie-Ève Comtois reprend la formule de l'intimisme des années 80,
celui de François Charron, d'Élise turcotte et de tant d'autres. Mais elle
arrive à une époque où l'ancrage dans la réalité du monde, le quotidien
ordinaire, les intérieurs rangés de la demeure sont devenus des rêves
inaccessibles. L'époque de Je te trouve belle mon homme est celle d'un
décalage perpétuel par rapport à la réalité, celle des antidépresseurs et de sa
subjectivité coupée du présent immédiat. La voix du recueil n'arrive à parler
que d'une voix étrangement modulée, faussement naïve, faussement insouciante,
meublant par des images farfelues cette difficulté de franchir cette distance
qui nous sépare désormais des autres. Et malgré cela, la poésie de Comtois reste
enjouée, drôle même et forte d'une ironie sourde et ambiguë qui n'arrive à
révéler la lassitude de vivre qu'en faisant mine de la cacher."
(texte: Mathieu Arsenault)
Marie-Ève
Comtois, Je
te trouve belle mon homme, Écrits des forcges, 2012.