Il entre en scène avec une glacière. En sort un gilet de
laine congelé qu'il entreprendra ensuite de déplier malgré la fibre glacée pour
lui redonner sa forme. S'acharnant sur lui comme il a tenté sans succès de
réanimer son père des années auparavant. Puis ses mains rouges et meurtries
tenteront de se frayer un chemin dans les manches jusqu'à ce qu'il réussisse à
enfiler le gilet. Le poème qu'il lira ensuite parle de la glace qui conserve
les souvenirs comme elle conserve la viande, du poids des morts qu'on porte
avec nous tous les jours et de toutes ces vies inachevées, ces relations
inaccomplies. Avec cette performance, Sébastien Dulude a passé un cap en poésie
de performance. Il est a des kilomètres de tous les autres en matière de
lecture publique.