"En tant que portrait de groupe, Sacrifice rappelle l'amalgame cher à
Michel Tremblay des mythes grecs et du petit peuple. Ce sont ici les Ménades
déchiquetant Orphée qui sont évoquées par ce public anonyme et sinistre des
radios poubelles qui descend dans la rue pour lyncher les joueurs du Canadien
après une défaite de trop. L'intrigue peut paraître anecdotique et légère, mais
la langue violente et vulgaire que Cloutier invente et déploie nous met en
contact avec cette partie sombre de l'identité québécoise que nous préférerions
ignorer, cette tentation honteuse de l'extrême droite et du totalitarisme qui
reparaissait partout au printemps 2012. Au moment de cette crise politique,
l'humour profanatoire de la pièce donnait alors au public le minuscule décalage
qui rendait supportable cette confrontation pourtant nécessaire."
(Texte: Mathieu Arsenault. Photo: Symon Douville)
Fabien Cloutier, Sacrifice, Le Monstre sacré, Zoofest et Québec, 2012.
(Texte: Mathieu Arsenault. Photo: Symon Douville)
Fabien Cloutier, Sacrifice, Le Monstre sacré, Zoofest et Québec, 2012.