"Il ne serait peut-être pas exagéré d'affirmer que Document 1 découvre un
univers qui a jusqu'ici échappé à notre imaginaire collectif : celui des
marginaux geeks qui vivent sur leur ordinateur cette existence prospère en
expérience et en culture qu'ils n'auraient jamais les moyens de se payer.
Pourquoi cette figure pourtant répandue dans notre société se découvre-t-elle à
nous dans un roman et pas au cinéma ou à la télévision? Parce que le roman
semble encore à l’abri de cette dictature du droit d’auteur qui attire la
censure des marques de commerce, des noms de produit, et d’oeuvres, de toute
cette culture marchande que s'approprient les personnages de Blais qui n’en ont
rien à faire parce qu'ils n'ont rien à perdre. Ils s'abîment joyeusement dans
l’information parce qu'ils ont le temps que plus personne n'a les moyens
d'avoir."
(texte: Mathieu Arsenault)
François Blais, Document
1, L’Instant même, 2012.